Un élève m'a dit un jour ...
Un élève m’a dit un jour,
« J’ai appris à respirer 3 fois :
Le jour où je suis né,
quand je me suis fait tatouer,
Et quand j’ai commencé le yoga. »
Ces mots me sont restés. Je ne cesse de redécouvrir ma respiration.
Elle m’accompagne dans les postures de « souplesse » (qui ne sont toujours pas mon truc), mes crises d’anxiété (oui, ça m’arrive) et, en effet, mes séances de tatouage ;) Elle a aussi rempli mon coeur et nourri ma joie, presque trop petite pour contenir tout ce beau, toute cette vie.
Quel est la dernière fois où vous avez (ré)appris à respirer ? Il y a de grandes chances pour que ce moment ait été intime, et vulnérable. Dans ces parenthèses d’intensité, la respiration nous rappelle à ce dont nous sommes fait.e.s - une matière sensible et palpitante, profondément vivante.
En yoga, la respiration cesse d’être une fonction inconsciente, un arrière-plan : elle devient une pratique. Quand on s’assoit en méditation, les yeux fermés, la respiration est notre boussole vers le corps. Elle est notre métronome, notre « radeau » (Goenka). Elle est le tissu de notre expérience, du tangible, et du moment présent.
Elle nous rappelle notre dialogue de chaque instant avec le monde qui nous entoure et que nous avons en partage - et qui de fait, fait partie de notre posture, de notre pratique.
Le Zen dit bien ce paradoxe d’un acte fondateur et ordinaire, qui serait tout et rien à la fois : une respiration perdue parmi les quelques 20 000 que nous vivons chaque jour, et qui est aussi en soi, si on veut bien s’en souvenir, un petit miracle. Il nous invite à prendre chaque respiration comme si c’était la première, à laisser partir comme si c’était la dernière.
A chaque respiration, tout recommence.
Quand nous respirons, à quoi appartenons-nous ?